L'histoire du logo qui ne plaisait pas à tout le monde... (et c'est tant mieux)

L’autre jour il s’est passé un truc intéressant sur les réseaux sociaux à propos d’un logo que j’ai créé.

C’est un logo qui sort de l’ordinaire, le genre de logo totalement affirmé pour une cliente affirmée, Carole, qui accompagne les personnes Multipotentielles / hypersensibles / profiles atypiques. Elle les aide à s’assumer et à trouver leur place dans cette jungle entrepreneuriale. Je te montre son logo et les commentaires qu’elle a reçu juste après, mais tout d’abord, je vais te raconter ce qui s’est passé.

Carole avait écrit un très bel article LinkedIn sur comment choisir un prestataire graphique en pleine conscience suivi d’une seconde partie où elle partage son ressenti sur notre collaboration.

La présentation de son nouveau logo à travers ces articles a suscité une vive réaction de la part d’un autre graphiste. Pour faire court, ce confrère considérait que ma création était sans doute un joli dessin mais que ce n’était pas un logo. Qu’il ne communiquait rien, qu’il n’identifiait pas Carole, qu’il ne transmettait rien.

En tout franchise, cette critique très tranchée m’a bousculée. 

Pas pour ce qu’elle dit de mon travail, mais pour ce qu’elle révèle de la vision de mon confrère sur ce qu’un logo doit être ou ne pas être.

Je ne sais pas si tu t’intéresses à la peinture où à l’histoire de l’art, mais ce qui va suivre va sans doute te parler. 

Crédit Photo : Christian Fregnan

Quand j’ai l’occasion de me promener dans un musée d’art, mon jeu préféré c’est d’essayer de trouver ce que pourrait signifier le tableau devant moi. Je ne cherche pas forcément à trouver de “bonnes réponses” dans ce que j’ai conservé de mes années de cours d’histoire de l’art, mais plutôt dans ma sensibilité d’être humain. À qui est-ce que cette œuvre s’adresse ? Quelle émotion cherche-t-elle à créer en moi ? De quoi parle-t-elle ? Mes réponses seront différentes de la personne à côté de moi qui contemple aussi le tableau. Ses réponses comme les miennes seront justes puisqu’elles viennent de notre propre ressenti.

Un logo, c’est un peu comme un tableau, il parle à chacun de manière différente et juste à la fois.

Mon collègue graphiste n’a pas été touché par le logo que j’ai créé car il ne fait pas partie de la cible de Carole. Il n’en est pas moins un professionnel compétent et le logo que j’ai créé pour Carole n’en est pas moins un logo. Nous avons juste une sensibilité et une façon de travailler différentes.

Mon travail de graphiste, c’est de créer une identité visuelle qui touche la cible de mon client et qui correspond pleinement à mon client.

Et c’est drôle, parce que le logo de Carole parle profondément à sa cible :

Toutes les sensibilités et toutes les différences ont leur place

A l’image de la biodiversité d’un écosystème équilibré. 

Alors pour choisir ton graphiste, demande-toi quel est ton objectif :

Veux-tu avoir le logo le plus stylé du monde ?

Ou bien

Veux-tu faire rayonner ta différence ?

Mes clients me choisissent pour la deuxième réponse :

Tu m’as lu jusqu’ici sans tricher pour aller regarder le logo de Carole, bravo ! Justement le voici juste en-dessous et je te donne sa signification ici.

Je t’invite aussi à lire les conseils de Carole sur  “Comment choisir un prestataire graphique en pleine conscience – 3 clés pour faire le bon choix (1/2)” suivi d’une seconde partie où elle partage son ressenti sur notre collaboration “J’ai trouvé la bonne presta pour mon logo 2/2”

Faisons le petit jeu comme si nous étions au musée. Alors, qu’est-ce que t’inspire ce logo ? Quelle émotion crée-t-il en toi, de quoi parle-t-il ?

J’ai hâte de te lire !

Entrepreneuriat et parentalité - Interview par Bien dans ta Boîte

Je suis devenue entrepreneure en grande partie grâce à mon fils, car je ne voulais pas choisir entre mon développement professionnel et ma famille. Je voulais les deux !

Pari tenu mais non sans difficultés, puisque pour y arriver j’ai dû acquérir des compétences d’équilibriste, de psychologue, de chercheuse en science de l’éducation, de philosophe aussi et surtout j’ai du renouer avec l’enfant qui est en moi.

Le plus fascinant en étant mère et entrepreneure, c’est que ces deux jobs à temps plein se nourrissent l’un l’autre et me demandent de sortir de ma zone de confort, de déconstruire des schémas automatiques issus de mon éducation pour innover, inventer mes nouveaux modèles et les incarner.

Découvrez mon témoignage de mère-entrepreneure recueilli par Laura Besson, fondatrice de Bien dans ta Boîte, bien-être au travail pour entrepreneurs.

Mon témoignage d’entrepreneur salariée en coopérative d’activité et d’entrepreneurs (CAE)

Parmi tous les statuts possibles pour devenir indépendant, il en existe un très peu connu qui cumule autonomie du freelancing et sécurité du salariat, avec en bonus accompagnement individuel, rencontres, coopération, gouvernance partagée, formations et intégration à une communauté d’entrepreneurs venant de tous bords : c’est le statut d’entrepreneur salarié en coopérative d’activité et d’entrepreneurs (CAE).

Pourquoi j’ai choisi ce statut

Pour la petite histoire, lorsque j’ai quitté le poste de graphiste salariée que j’occupais depuis 6 ans pour devenir indépendante, je me suis tournée vers un ami entrepreneur de longue date pour recueillir son retour d’expérience et ses conseils. Comme beaucoup de graphistes, je pensais m’immatriculer en tant que micro-entreprise mais entre la paperasse et toute la partie gestion, cette idée m’angoissait. Il se trouve que Pierre m’a parlé de la coopérative d’activité et d’entrepreneurs et je suis rentrée chez moi conquise par ce modèle de structure, son état d’esprit et les avantages que représentaient pour moi de déléguer ma comptabilité, d’être accompagnée et de faire partie d’une communauté. La cerise sur le gâteau a été la possibilité d’obtenir le statut de salarié, selon moi synonyme de sécurité et de crédibilité pour financer mes projets perso face aux banques.

Pour commencer, qu’est ce qu’une CAE ?

C’est une entreprise partagée et coopérative prenant part à l’Economie Solciale et Solidaire, utilisant le statut de SCOP (Société Coopérative et Participative) ou SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif), composée des différentes activités économiques d’entrepreneurs qui ont choisi de mutualiser des moyens de gestion et de fonctionnement afin développer leur activité. Il existe des CAE spécialisées dans un secteur particulier et d’autres généralistes comme celle que j’ai rejoint. La gouvernance y est partagée et démocratique, une personne = une voix.

Comment ça marche

Après avoir testé son activité avec succès à travers un contrat CAPE, l’entrepreneur peut signer un contrat d’entrepreneur salarié associé (CESA équivalent au CDI) ou bien quitter la structure à tout moment pour créer son entreprise ou changer de projet professionnel. Le seul point commun entre CAE et société de portage, c’est que l’entrepreneur utilise la structure pour facturer et reçoit à la fin du mois un bulletin de salaire. Mais au-delà tout est différent.

Autonome mais jamais isolée

En intégrant la CAE j’ai eu 150 collègues entrepreneurs d’un coup et nous bénéficions chacun d’un IP (interlocuteur privilégié) qui nous accompagne dans notre développement, répond à nos sollicitations que ce soit à propos de notes de frais, de difficultés avec un client, ou de soucis persos pouvant impacter notre activité. Il est là pour nous encourager, nous conseiller et questionner notre stratégie, mais aussi pour nous alerter lorsque l’activité montre des signes de fatigue ou lorsqu’un contrat demande à être amélioré avant d’être envoyé.

Mon quotidien facilité par la mutualisation des compétences et des services

Nous bénéficions également d’une équipe comptabilité qui gère chaque activité et répond aussi à nos questions (il paraît qu’un comptable pédagogue est une perle rare, il y en a sûrement beaucoup qui travaillent en coopérative alors ). Un espace partagé nous donne la possibilité de réserver des bureaux pour recevoir un client et d’avoir une salle de réunion pour animer des ateliers ou travailler en groupe, un espace convivial ou je viens régulièrement travailler et prendre mes repas avec les membres de l’équipe permanente et d’autres entrepreneurs, et bien sûr une imprimante / photocopieuse, un vidéoprojecteur, les incontournables machine à café et bouilloire pour le thé 

L’individu et le collectif en CAE, une dynamique vertueuse.

Dans ma structure nous avons un parcours de formations collectives au métier d’entrepreneur qui a le double avantage de nous mettre le pied à l’étrier et de nous permettre de rencontrer des collègues qui deviendront peut-être des partenaires, des prescripteurs ou des futurs clients. Ainsi, dès mon entrée dans la structure j’ai pu expérimenter la dynamique du collectif et en récolter les bienfaits. La théorie laisse rapidement sa place au partage qui est l’ADN d’une coopérative. C’est alors qu’un cercle vertueux peut se mettre en place. Le collectif vient nourrir l’individuel : partage d’expériences, partage d’outils, de visions, de critiques constructives, d’événements, de problématiques, de solutions… Et l’individu nourri le collectif : partage de la gouvernance, des résultats, de la stratégie de développement, de la vision, de la visibilité, des responsabilités… C’est une dynamique qui permet aussi l’expérimentation et l’innovation à titre personnel autant qu’à l’échelle nationale puisque les CAE font parti de réseaux coopératifs.

Comment rejoindre une CAE

En échange de l’accompagnement qu’il reçoit, l’entrepreneur verse une contribution coopérative allant de 8 à 12% prélevé sur sa marge brut, permettant de financer les équipements, les locaux et rémunérer les membres de l’équipe permanente (comptable, assistants, accompagnants…).

Mon bilan

Avant d’intégrer la CAE je pensais me contenter des livres de références sur le métier d’indépendant et de l’accompagnement de pôle emploi, mais j’ai vite senti que ce ne serait pas suffisant. Très vite après mon arrivé dans la CAE je me suis sentie sécurisée. J’avais l’esprit tranquille pour me concentrer sur mes nouvelles compétences à développer, sur ma visibilité et tout simplement sur mon travail. Je savais que quoi qu’il arrive, je pouvais compter sur mes indemnités pôle emploi.

J’ai eu rapidement des clients qui sont d’abord venus de la coopérative puis au bout de 6 mois, du réseau créé avec les autres coopératives de Lyon (c’était un choix de ma part de profiter de ce réseau), et après un an par recommandation et bouche à oreille extérieur aux coopératives.

Avec l’aide de mon IP, j’ai pris conscience de ce qui me différencie et de la valeur de ce que j’apporte à mes clients. Aujourd’hui j’ai une vision claire de ma stratégie et j'ai pu développer la vente en ligne de mes services et de mes produits.

Grâce aux événements de ma coopérative et de l’écosystème dont elle fait partie, j’ai pu créer du lien et des synergies avec des personnes qui ont la même vision que moi (et oui en coopérative vous avez de fortes chances de tomber sur des personnes qui sont sur la même longueur d’onde), tout en m’intégrant à d’autres réseaux extérieurs à la coopérative.

1,5 ans après mon entrée, je suis devenue entrepreneure salariée. Mon IP continu à soutenir et à s’adapter à mon développement, elle m’apporte son humanité et sa complicité, de même que l’ensemble des membres de l’équipe permanente qui sont pour moi de précieux partenaires.

Pour finir, il m’apparaît évident que l’existence de ce type de structure vient renforcer le rayonnement d’un autre modèle de société, qui incarne tout simplement un besoin de coopérer, d’expérimenter le collectif, de travailler autrement, avec et au service de l’humain, loin de tout lien de subordination, de hiérarchie et de concurrence prédatrice. Continuer mon chemin d’entrepreneure au sein d’une coopérative, c’est aussi ma contribution pour co-construire le monde de demain.

Pour aller plus loin

Coopérer pour entreprendre : https://cooperer.coop/

Association nationnale des coopératives d’activité et d’entrepreneurs : https://www.copea.fr/

Union régionale des Scop Auvergne-Rhône-Alpes : http://www.scop.org/

Co’hop, collectif de 4 coopératives Lyonnaises : http://collectifcohop.com/

Ma coopérative : https://www.elycoop.fr/